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PRÉDICATION Les textes bibliques que nous avons entendus, dans ce culte, ce matin évoquent la victoire finale de Dieu sur le mal et le rétablissement de toutes choses. Le texte de l’apocalypse dans un langage très symbolique évoque une liste de serviteurs qui viennent des différentes tribus d’Israël. Mais il ne faut pas lire ce texte de manière littérale. Il s’agit en fait d’hommes et de femmes qui viennent de tous les peuples de tous les temps. Certains par excès de lecture littéraliste sont allés jusqu’à penser qu’il n’y aurait à la fin des temps que 144 000 élus. En réalité donc très peu par rapport aux milliards d’humains qui ont foulé le sol terrestre… Ce qui d’emblée est contradictoire avec l’intention de Dieu de réconcilier l’humanité entière avec lui. La grâce n’est pas quantitative et conditionnelle. Elle est infinie et ne dépend que de la volonté de Dieu. De plus ceux qui lisent le récit doivent le lire attentivement et cela nous échappe souvent. En réalité, « 144 000 » serait l’équivalent de myriades de myriades et milliers de milliers. Ce qui il faut bien le dire est un nombre considérable ! Ce sur quoi l’auteur veut insister, c’est que la promesse faite initialement à un homme a gagné un nombre infini d’autres témoins ! La volonté de Dieu est ici exprimée ; tous ceux qui ont entendu le message de la grâce viennent de partout de toutes les époques et Dieu les accueille. Le second point intéressant pour nous ce matin dans ce récit se trouve aux versets 13 et 14 que je vous relis : Et l’un des vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? Je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau. Le vieillard ici c’est Dieu lui-même et il dit que ces hommes et femmes viennent de la grande tribulation. La grande tribulation, c’est la terre avec tous ses conflits, ses haines, ses exclusions, ses guerres même au nom d’un Dieu défiguré ! La grande tribulation cela peut être les martyrs maltraités, méprisés, exécutés, en les considérant comme des rebuts de l’humanité. La grande tribulation, ce sont les jours de peines, de souffrances, de malheurs, qu’ont vécu bien des personnes sur cette terre. La grande tribulation, c’est encore ceux que l’on a abandonnés, méprisés, c’est aussi tous ceux dont on a détourné le regard. Pour eux ce fut une grande tribulation, un grand trouble une peine immense. Ceux qui viennent de la grande tribulation, ce sont ces témoins inspirés par l’amour, la charité, la compassion et qui n’ont jamais appelé à la haine ou à la destruction. Ceux qui nous ont laissé un témoignage digne et vrai sans ambiguïté. Ce sont les disciples du Dieu vivant qui parla à Abraham, à Moïse et en Jésus-Christ ! Ceux qui proclamaient : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse » et fais encore mieux : aimes ton prochain, car si tu ne l’aimes pas avec sa différence alors tu n’aimes pas Dieu ! Sur un autre plan maintenant le protestantisme n’a jamais considéré que l’Église fût autorisée à donner un label de canonisation à qui que ce soit. Mais fondé, sur les Écritures elle affirme que tous ceux et celles qui ont entendu l’appel de Dieu, sont fils et filles de Dieu. Déjà regardés comme saints, alors que leur vie est encore entachée d’erreur. Toujours pécheurs, oui, mais justifiés par la grâce de Dieu. Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul s’adresse aux chrétiens de différentes communautés pour leur dire cette vérité : nous sommes toujours pécheurs mais justifiés. Ce qui veut dire regardés comme justes par Dieu. Il emploie aussi le mot « sanctifiés » par le message, l’œuvre de Dieu en Jésus-Christ et cela par la volonté de Dieu qui est, de tout temps, d’arracher l’homme au mal et de le sauver. Alors le protestantisme préférera parler de la nuée de témoins qui nous a précédés au travers de l’histoire, de la révélation biblique et de l’Église et qui par leur vie, leur engagement, nous ont montré la voie. Il nous appartient de nous souvenir d’eux de nous inspirer de ce qu’ils ont fait, mais, certes, pas de les prier. Eux-mêmes étaient au bénéfice de la grâce unique du Saint-Esprit qui les conduisait jour après jour. Ce même Esprit de Dieu fait de même pour nous. L’épître aux Hébreux en son chapitre 12, et aux versets 1 et 2 nous dit dans la version en français courant : Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. L’épître insiste, il y a bien des témoins, ils sont une nuée, soit un nombre incalculable, mais nos yeux doivent rester fixés sur le Christ unique modèle ! Nous avons raison de nous inspirer de ce qu’ils ont fait, nous avons raison de nous souvenir aussi de nos proches, de ceux qui nous ont quittés, de penser à eux de les honorer, de croire que nous les reverrons un jour sur les rives éternelles, là où coule l’eau de la vie. Là tout sera nouveau, le sens de nos vies sera expliqué, les peines surmontées… En attendant, il nous faut savoir que Dieu chemine avec nous. Jésus s’adressant à ses disciples leur laisse ce texte de Matthieu que nous nommons les Béatitudes. Jésus les a peut-être prononcées en différents lieux, à différents moments… mais ces paroles ont impressionné ses disciples ! Lorsque Jésus parle de pauvreté, il laisse entendre que nous dépendons tous les uns des autres, il ne s’agit pas de résignation, mais de veiller et protéger les autres et aussi de recevoir des autres, les disciples ne sont pas murés et enfermés dans leurs certitudes. Ils savent qu’ils ont toujours quelque chose à recevoir, à donner, à partager. Lorsqu’il parle de ceux qui sont dans les larmes, les affligés, ceux qui pleurent, il ne dit pas que la souffrance est rédemptrice, mais il affirme que la foi a le pouvoir de transformer la réalité négative en réalité positive. Et que dans le règne qui vient, Dieu réparera les choses justement. Lorsqu’il évoque les doux, les humbles, les débonnaires, il annonce clairement que ceux ne sont pas ceux qui exercent le pouvoir, l’oppression, la maltraitance qui vont hériter du règne de Dieu. Le règne qui vient renverse les valeurs. Le service du prochain ne commence pas par la domination, mais par la prière humble du cœur qui pousse à se mettre au service les uns des autres. La multitude des témoins est, apparemment, la somme des anonymes connus et aimés de Dieu. Ils ont choisi de ne pas répondre à la violence par la violence, mais de redire que Dieu est un Dieu de Paix et qu’il désire que chaque humain la fasse prévaloir dans son existence et sa manière de vivre sur cette terre. Ensuite, Jésus évoque les assoiffés et affamés de justice et dit qu’ils seront rassasiés. Il ne s’agit pas ici d’une justice humaine, certes, nécessaire et imparfaite dans notre société, mais de la pensée de Dieu et de la trajectoire qu’il suit lui, car il est la vérité et donc juste. Ensuite, Jésus évoque la miséricorde ! Ce qui revient à dire : vivre de la grâce, que Dieu demeure fidèle dans ses promesses, qu’il pardonne et qu’il nous invite à faire de même. Alors qu’avons-nous fait de la miséricorde ? Pour terminer mon propos, je voudrais souligner que Jésus consacre trois béatitudes pour évoquer : ceux qui œuvre à la paix, ceux qui sont persécutés et ceux qui sont diffamés. Ces trois mots font immédiatement référence à ce que notre monde a vécu depuis des siècles et les religions n’ont pas toujours été des modèles en la matière. On ne peut que le regretter ! Alors, reprenons brièvement ces trois béatitudes ! Jésus déclare heureux ceux qui œuvrent pour la paix. Cette parole est plus que jamais d’actualité. Travailler pour la paix entre les humains et les nations, travailler aussi pour la paix dans nos villes et dans nos quartiers, est un vaste programme, comme favoriser les relations entre les peuples et veiller à établir des relations de confiance qui redonnent espoir à tous. Le travail pour la paix nécessite aussi de ne pas agresser ou provoquer notre prochain et de ne pas se croire supérieur aux autres sous aucun prétexte que ce soit, car nous ne savons pas comment Dieu œuvre en chacun des cœurs. Le travail pour la paix est aussi un travail sur soi-même pour accepter de changer nous-même, de renoncer à faire mal aux autres ou à créer la discorde. Dieu est le Dieu de Paix, il ne suffit pas de le proclamer, il faut le vivre. Shalom dans la Bible veut dire paix, mais aussi bien être, sécurité, liberté et non imposer notre vision de la paix aux autres, par la force. Les hommes et femmes de paix travaillent à panser les plaies, à repérer, à reconstruire, à consoler. Jésus rend aussi un hommage particulier aux persécutés. La persécution, le martyr n’ont pas à être recherchés, mais ils surviennent à cause de la méchanceté des hommes et de leur obscurantisme. Pour Jésus, ceux qui ont été persécutés feront l’objet d’une place de choix dans le Royaume de Dieu, eux aussi viennent de la grande tribulation terrestre dont parle l’Apocalypse ! Nul ne pourra se targuer devant Dieu d’avoir condamné, exécuté, maltraité un homme ou une femme, au contraire il faudra en rendre compte ? C’est au fond pécher, fauter contre l’Esprit de Dieu que de maltraiter notre semblable. Et c’est aussi le message que nous devons porter et vivre avec tous les hommes et femmes de bonne volonté sur terre. Enfin Jésus défend ceux dont on dit faussement du mal, les diffamés. Le mensonge n’a jamais été un chemin jusqu’à Dieu au contraire, il en éloigne. Il nous appartient d’annoncer le Christ qui manifeste la vérité de Dieu, mais aussi de nous interroger sur notre propre sincérité et de toujours replacer notre parole, notre vie devant Dieu et de dénoncer les odieuses parodies de vérité qui nuisent à l’homme plus qu’elles ne le servent Etty Hillesum, a écrit entre autres ces quelques lignes alors qu’elle était persécutée et plongée dans une époque où le mensonge triomphait sur le plan politique, pendant la seconde guerre mondiale. Méditons ces paroles et qu’elles nous guident : Il faut laisser les choses pour ce qu’elles sont au lieu de vouloir les hisser à des altitudes impossibles ; et c’est en les laissant être ce qu’elles sont qu’on leur permet de déployer enfin leur valeur véritable. Partir d’un absolu qui n’existe pas et que de surcroît on ne veut pas vraiment, c’est s’interdire de vivre sa vie dans ses véritables dimensions. Voilà la volonté de Dieu : sortir de nos erreurs, de nos mensonges et vivre à l’écoute de la Parole qui nous transforme peu à peu. Amen Cantique 37.01 § 1, 2, 3 & 4 : C’est un rempart que notre Dieu

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