Il y avait une prophétesse, Anna la fille de Phanuel, de la tribu d'Asher. Elle était bien avancée en âge. Sa jeunesse terminée, elle avait été mariée pendant sept ans avant de devenir veuve. Elle avait maintenant quatre-vingt-quatre ans et ne quittait jamais le Temple, servant Dieu nuit et jour par le jeûne et la prière. Elle passa juste à ce moment-là et se mit à louer Dieu ; elle parla de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Après avoir fait tout ce que la loi du Seigneur exigeait, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. Pendant ce temps, l'enfant grandissait, il était rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était avec lui.
La lecture de l'Évangile de Luc d'aujourd'hui dit que Pendant ce temps, l'enfant grandissait et devenait adulte, et il était rempli de sagesse.... Cette phrase résume 90% de la vie de Jésus ! Jésus a passé trente de ses trente-trois années sur terre à vivre une vie ordinaire à Nazareth. Ces "années cachées" ont été cruciales pour le ministère de Jésus, car c'est au cours de ces années que sa mission a mûri et qu'il s'est préparé pour le jour où il commencerait vraiment à répandre activement la Parole de Dieu. Ces trente années que Jésus a passées avec ses parents à Nazareth nous révèlent la valeur de notre vie quotidienne ordinaire.
Mais c'est Anna, la prophète, qui a le dernier mot dans l'histoire de la nativité que Luc nous a racontée. Elle souligne l'importance de la naissance de Jésus-Christ, qui allait changer le monde à jamais. C'était une femme profondément croyante et priante. Luc la mentionne, car il partageait lui aussi ce même désir ardent de raconter aux autres l'histoire du salut offert par le Christ, qui transforme la vie.
Notre tableau d'Arent de Gelder montre une image très tendre du mari d'Anna, Siméon, tenant l'enfant Jésus dans ses bras. Par leur tendre étreinte physique, ils embrassent le salut lui-même. étreindre, embrasser le salut...
Arent de Gelder est réputé être le dernier élève de Rembrandt (1606-1669), ce qui est clairement visible dans son style d'empâtement avec d'épaisses couches de peinture complétées par des barbouillages et des rayures. Tout comme Rembrandt, il était calviniste. Plus encore que son maître, il s'est limité presque exclusivement à des sujets bibliques. Il s'agit d'œuvres pleines de dévotion, à la fois sobres et expressives, dont la profondeur spirituelle est perceptible dans ce tableau. Saint Jospeh est faiblement représenté à l'arrière-plan. Il était en effet toujours présent, mais toujours à l'arrière-plan. Sa sainteté réside dans son humilité effacée. Les quatre personnages sont représentés dans un moment intime de prière et de louange. Siméon regarde vers le ciel, tout comme l'enfant Jésus. Marie et Joseph ont les yeux fermés, se concentrant intérieurement sur Dieu. Il s'agit d'une réunion sacrée. Arent de Gelder montre d'ailleurs clairement que Dieu se trouve également au milieu d'eux grâce au large faisceau de lumière qui descend sur eux depuis le coin supérieur gauche.