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Les quatre évangiles racontent l’histoire de la vie terrestre de Jésus et s’adressent à des lecteurs différents. Mais ils visent à faire connaître la figure, la personne de Jésus qu’ils placent au centre et reconnaissent en lui l’œuvre de l’Esprit du Dieu vivant. Du Dieu qui vient nous sauver. L’évangile de Marc met l’accent sur les actes de Jésus : interventions envers des malades et des démoniaques mais il nous livre peu de discours de Jésus. Il nous laisse une présentation de Jésus agissant comme le parfait serviteur de Dieu, et des hommes, qui allait et parcourait le pays faisant du bien et guérissant les malades. Il se déplace et il est toujours à l’œuvre. Il nous montre qui il était et ce qu’il faisait. Il nous aide à découvrir qu’il y a en lui une manière de vivre et une nourriture spirituelle pour tous ceux qui sont en quête de sens à leur vie. Son message s’adresse aux riches et aux pauvres. Marc le décrit comme quelqu’un qui accomplissait une urgente mission qui ne prenait même pas le temps de manger ou de finir son repas. Ce qui l’intéresse n’est pas la naissance de Jésus, ce qu’il sait et veut décrire, c’est que Dieu agit au travers de lui. Et il consacrera une grande partie de son évangile à souligner que Jésus ira jusqu’à la mort pour tracer le chemin que Dieu lui demande d’ouvrir pour tous. Ce chemin qui révèle l’amour de Dieu pour l’humanité entière et nous laisse entrevoir qu’au-delà de la vie terrestre la vie éternelle est notre destinée. Les affaires du règne de Dieu, l’œuvre de salut doivent se frayer un chemin dans l’histoire humaine. Un temps nouveau vient bousculer la banalité de la chronologie de la vie humaine. Jésus sait que pour accomplir cela il a peu de temps ! Mais ce temps dont il dispose ouvre au temps de Dieu et au renouvellement de la vie. Il vient inaugurer cette nouvelle réalité qui nous arrache à la vie de tous les jours avec ses peines et ses angoisses. Alors Marc qui nous livre semble-t-il les souvenirs issus de la prédication de l’apôtre Pierre sur la vie de Jésus insiste sur ce Jésus qui va de lieu en lieu rapidement. Le mot aussitôt ou un équivalent revient très souvent dans cet évangile (40 fois). Cela pour nous signifier que Jésus n’a perdu aucun moment de sa vie. Il a au contraire tout donné pour que l’humanité découvre l’œuvre de Dieu et que nous réalisions que nous ne sommes pas uniquement nés pour vivre, manger, boire, dormir, travailler, nous étourdir et mourir sans espoir. Jésus est venu accomplir l’œuvre de Dieu. Dans sa description de la vie de Jésus Marc souligne aussi qu’il prenait le temps de prier, de se mettre à part, de se laisser éclairer de la présence de Dieu. Selon Marc il y a une urgence, il faut que le modèle, le chemin tracé par Jésus, atteigne tous les humains. Jésus nous apparaît chez lui comme un simple homme. Parfois il s’indigne, il est fatigué, il est ému de compassion. Il peut s’étonner des réactions de ceux et celles qu’il rencontre. Il peut être troublé, avoir faim, soif, éprouver la fatigue, les frayeurs, les angoisses et les tristesses. Jésus est ici l’homme qui venait de Nazareth ! Avant que ne se révèle en lui le témoin véritable de Dieu. Mais sa présence et sa manière de vivre suscite le discernement, la compassion, l’amour, l’encouragement et nous incite à nous interroger nous aussi sur les mobiles profonds qui animent notre être. Sa mission suscitera l’adhésion mais aussi l’opposition et la haine. Dans le récit de ce jour Marc nous livre un petit résumé de ce que faisait Jésus et s’arrête sur son message. Marc souligne, le règne de Dieu s’est approché, convertissezvous et croyez à l’Évangile. Cela intervient alors que Jean le Baptiste vient d’être arrêté et exécuté. Il appelle à la conversion, au changement de vie et de manière de penser. Notre traduction dit : ‘’croyez à l’Évangile’’. Il serait plus juste de dire : écoutez, recevez ce que Dieu nous dit. Recevez la Bonne Nouvelle. Cette Bonne Nouvelle qui nous dit que Dieu nous aime et nous accueille et que sa parole a le pouvoir de changer la vie… Mais qu’est-ce donc qu’adhérer à la Bonne Nouvelle ? Qu’est-ce croire à l’Évangile ? C’est pour Jésus, dont la prédication est relayée par Marc un appel à un changement radical, mais il ne s’agit pas ici de s’attaquer au statu quo politique ou religieux ni d’appeler à le renverser. Jésus appelle au changement de mentalité qui doit intervenir parce que le règne de Dieu va venir bousculer les prétentions humaines. Le changement de mentalité qui doit gagner tous les humains changera finalement la manière de vivre sur cette terre parce que les humains seront conduits à se comporter de manière différente. Jésus dépasse la logique de la révolution violente, mais ce qu’il prêche est néanmoins radical dans le sens où il appelle à changer le monde de façon durable. Ce qui est révolutionnaire chez lui, c’est l’appel à aimer ses ennemis au lieu de les anéantir, à pardonner sans condition au lieu de rendre les coups, à être prêt à souffrir et à endurer plutôt que d’user en retour de violence. C’est l’appel à être des artisans de paix au lieu de proclamer la haine et la vengeance. C’est encore à renoncer à la domination avide et aveugle et à être prêt à servir plutôt qu’à vouloir dominer. Jésus n’est pas un ascète, il ne fuit pas le monde, il n’est pas légaliste, il n’impose pas de règles, mais invite à vivre avec nos règles de manière différente. Il prône un amour qui aime l’homme et ainsi rend visible l’amour de Dieu. Lorsque Jean-Baptiste est mort, cela avait été un énorme choc pour ses disciples qui espéraient une ère nouvelle. Pour eux c’était la fin de tout. Jésus prend le relais et donne encore plus de relief à ce que sera le projet de Dieu pour l’humanité. Il s’agit d’un véritable combat contre les ténèbres de ce monde. Sa prédication diffère de celle de Jean-Baptiste par certains aspects. Il n’appelle pas à une conversion immédiate pour fuir la colère de Dieu, bref à sauver notre peau devant un Dieu intransigeant, mais à disposer nos cœurs à recevoir cette nouveauté du règne de Dieu déjà là et qui doit encore pleinement se manifester. La grâce de Dieu n’est pas d’abord un tri entre les brebis et les boucs, les purs et les impurs et elle est beaucoup plus qu’un geste de clémence envers quelques humains. Elle est la manifestation du salut de Dieu. Cela se vit jour après jour. Dans notre récit, les disciples qu’il invite à le suivre, vont se lever et aller à sa suite immédiatement. Peut-être, mais Marc ne le dit pas, avaient-ils déjà rencontré Jésus ou avaient-ils été des disciples de Jean-Baptiste qui ensuite étaient venus vers Jésus. Ici nous n’en savons rien. Ce qui compte pour Marc, c’est de souligner la radicalité de la décision de ces premiers disciples et futurs apôtres. Une manière de nous dire qu’à un moment de notre vie, il nous appartient aussi de nous décider en faveur du projet de Dieu et de ce qu’il nous offre. Les disciples de notre récit vont le faire sans hésiter. Sommes-nous prêts à croire aux paroles d’appel du Christ comme eux l’ont fait et à nous engager sans regarder en arrière ? Nous sommes, nous aussi, invités à nous placer au service de Dieu et à pratiquer ce que l’évangile nous propose et à nous placer aussi au service des autres sans pour autant renoncer à nous-même. La logique de la foi en la Grâce de Dieu est une logique de remplacement. Nous abandonnons quelque chose, mais nous ne repartons pas à vide. Quelque chose de nouveau nous est donné et nous pouvons le vivre. J’en mentionne ici à nouveau les aspects que j’avais énumérés précédemment. (Excusez la répétition, mais parfois cela s’impose). Jésus dépasse la logique de la révolution violente, mais ce qu’il prêche est néanmoins radical dans le sens où il appelle à changer le monde de façon durable. Ce qui est révolutionnaire chez lui, c’est l’appel à aimer ses ennemis au lieu de les anéantir, à pardonner sans condition au lieu de rendre les coups, à être prêt à souffrir et à endurer plutôt que d’user en retour de violence ; à être des artisans de paix au lieu de proclamer la haine et la vengeance. Il nous appelle encore à renoncer à la domination avide et aveugle et à être prêt à servir plutôt qu’à vouloir dominer. Voilà ce que Jésus propose simplement, c’est un peu plus de capacité à aimer, un peu plus de compassion, de paix, de sérénité, de joie, de capacité à aider notre prochain, un peu plus de force pour pardonner. Cela peut se manifester de manière différente chez chacun d’entre-nous, mais c’est ce que Dieu veut faire. Croire à la Bonne Nouvelle, c’est aussi vivre ces réalités. Que chacun puisse s’en saisir et le vivre pour que dans notre monde les choses changent, que l’espérance renaisse et que nous trouvions le chemin du bonheur. Amen. Cantique 47-12 § 1, 2 et 3 : Il faut qu’en Dieu l’on se confie 1. Il faut qu’en Dieu l’on se c

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