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Jésus rencontre Nicodème ! L’évangile selon Jean nous relate au fil du texte de nombreuses rencontres de Jésus avec des personnes que les autres évangiles ne mentionnent pas ou mentionnent très brièvement ; c’est le cas par exemple de la rencontre avec la Samaritaine et de ce long entretien échange avec Nicodème. Le texte de ce jour se cantonne à la seconde partie de l’entretien. Mais avant de nous intéresser à cette seconde partie arrêtons-nous quelques instants pour redire qui est Nicodème ! Le texte nous dit qu’il est venu voir Jésus de nuit pour s’entretenir avec lui. Nicodème est un pharisien, il fait aussi partie du sanhédrin. Il s’adresse à Jésus en lui attribuant ce titre de Rabbi, maître, et il ajoute nous savons que tu es un docteur venu de Dieu. Il faut remarquer immédiatement que tous les pharisiens contrairement à ce que l’on entend souvent n’étaient pas fermés à l’enseignement de Jésus. D’ailleurs Nicodème et son ami Joseph d’Arimathée seront de ceux qui réclameront aux autorités le corps de Jésus pour l’ensevelir dans un tombeau de manière digne ! Nicodème est un chercheur. Il cherche la vérité ! Il vient à Jésus un soir, à la tombée de la nuit et certains y ont vu un geste de prudence de sa part pour qu’il ne soit pas accusé par le groupe des pharisiens d’être venu voir Jésus. Mais l’on peut aussi considérer qu’il est venu simplement, car la fraîcheur du soir est propre à la méditation au repos au calme et que c’est là un moment privilégié pour s’entretenir du sens de la vie et se replacer devant Dieu ! Le début de l’entretien avait tourné autour de cette phrase de Jésus si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu et bien sûr il y a cette réponse de Nicodème : comment est-ce possible, on ne peut rentrer dans le sein de sa mère et renaître ! Certains commentateurs ont voulu voir dans cette réponse de Nicodème, l’attitude d’un homme qui en réalité ne comprend rien à la vie spirituelle. Si Jésus dans ce dialogue semble s’étonner que Nicodème puisse ne pas connaître ces choses, il s’agit surtout d’une manière pour interroger ceux qui entendent cet évangile. Il s’agirait là d’une mauvaise critique envers Nicodème si nous le considérions comme un homme qui ne comprend rien. C’est ce que je crois et pour cause, Nicodème est un pharisien qui lit les Écritures et qui sait comme vous et moi que la vérité d’un homme c’est son cœur, son intelligence et ses intentions. Alors de grâce ne prenons pas Nicodème pour un idiot ! Mais il pose la question du chemin à suivre et l’évangéliste Jean, souvenez-vous en bien, ne parle pas à Nicodème, mais à nous tous qui lisons et entendons ce qu’il dit de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Jésus dans le récit de ce jour réinterprète la tradition d’Israël depuis l’Exode et l’épisode du serpent d’airain au désert. Et il affirme ceci : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils afin que quiconque croit en lui ne périsse pas et qu’il ait la vie éternelle ». La première chose qui me paraît importante, c’est le don de Dieu, Dieu se donne en plénitude, il veut être connu, il vient à la rencontre de ses créatures. L’humanité n’est pas abandonnée à la destruction ni à la colère de Dieu. Son amour, il le pousse jusqu’au bout de ce qu’il peut faire, il se donne lui-même à connaître. Il ne se sacrifie pas et il ne sacrifie pas son fils pour cela, mais il se donne. Il ne fait pas les choses malgré lui par contrainte ou de mauvaises grâces, mais il se donne pleinement à connaître. Cette œuvre de salut ne repose pas sur notre mérite, mais sur sa volonté seule. Comme Dieu avait vu les souffrances de son peuple en Égypte autrefois ici, il voit et entend la souffrance de l’humanité. Le message que Jésus transmet ici est une parole qui touche toute l’humanité, les juifs et les païens de l’époque, pour lui, il n’y a pas de distinction et ce message est encore le même aujourd’hui ! Si les religions dans leurs différences doctrinales donnent souvent l’impression de vivre pour défendre leur pré carré, Jésus lui rassemble toute l’humanité en la plaçant sous la volonté du seul et unique Dieu. Ce salut n’est pas seulement une décision globale mais une promesse de la présence de Dieu pour chacun de nous dans la spécificité et les particularités de nos existences. Aujourd’hui, Dieu nous accueille, il nous tend la main nous accepte et nous demande simplement de venir à lui et de lui faire confiance. Il pardonne et il veut nous aider à reprendre la route… Pour en revenir au début de l’entretien avec Nicodème qui précède notre lecture du jour, Dieu nous propose une nouvelle naissance. IL vient l’opérer en nous par son Esprit et cela revient à dire que même si nous sommes pécheurs, lui nous voit différemment ; il nous rend capable de vivre différemment. Toutes ces choses qui nous ont menées sur des chemins de mort jour après jour ne sont pas inéluctables. Il vient tout changer, ouvrir un espace nouveau. Il nous donne une nouvelle capacité de vivre. Chaque jour est un jour nouveau marqué par cette "régénération" que Dieu veut accomplir en nous. La régénération synonyme de nouvelle naissance dans le Nouveau Testament, c’est cette œuvre que Dieu nous propose si nous voulons marcher dans sa lumière. Chaque jour Dieu peut nous aider à vivre de nouvelles choses. Il ne s’agit pas ici de devenir du jour au lendemain des êtres parfaits, mais de marcher sur les chemins de la vie de manière différente en sachant que nous sommes pardonnés et aimés et que quelqu’un nous guide pour vivre en liberté et dans la vérité. Quelqu’un (Dieu) de discret mais authentiquement présent nous accompagne et va nous aider à traverser la vie avec toutes ses vicissitudes. À vaincre le mal, à traverser la souffrance, à unir nos efforts avec d’autres pour poser des actes de Paix et de fraternité. Ce sont là des grands mots oui, mais lorsque je parle de fraternité et de paix, je ne parle pas d’abord de grands traités internationaux entre les peuples même si cela est souhaitable, mais de paix et de fraternité là où nous sommes et où nous vivons. Dans notre entourage immédiat. Dans notre manière de vivre ! La régénération selon le Nouveau Testament et selon l’expérience vécue des premiers chrétiens et de ceux qui leur ont succédé au travers des siècles, c’est un ré engendrement, une opération de renouvellement radical. C’est une nouvelle naissance dans le sens où Dieu veut faire naître en nous une nouvelle nature, et c’est aussi un processus générateur. Entendez par là un processus qui produit des choses nouvelles dans nos vies). Ce thème, cette idée, cette doctrine était aussi connue et enseignée dans les religions à Mystères qui étaient présentes dans le monde à l’époque de Jésus. Naître d’en Haut, c’est accepter de vivre selon la volonté de Dieu et parce qu’il nous donne une nouvelle nature et qu’il nous ré-enfante cela devient possible. Dieu ne renonce pas à changer la nature des humains, il ne considère pas qu’ils sont résolûment perdus, bornés et totalement et uniquement tournés vers le mal. Avec l’aide de son Esprit et avec notre volonté ouverte à sa présence, Dieu va nous conduire dans une vie différente. Il s’agit d’une vie nouvelle qui n’est plus prisonnière de la monotonie destructrice du mal, d’une vie étouffée dans la peine et le chagrin. C’est une œuvre nouvelle que Dieu accomplit par son Esprit. C’est la certitude d’une présence spirituelle divine qui nous accompagne jour après jour. Dans cette démarche les humains pressentent la volonté de Dieu, l’aiment, la recherchent, s’y attachent et essaient de l’accomplir. Ils peuvent parfois rater ce qu’ils voulaient faire, mais cela n’est qu’un encouragement à reprendre le chemin ; à réessayer. Dieu ainsi ne fait pas de nous des saints, des parfaits, mais des êtres en marche vers sa vérité toujours à découvrir dans nos vies.C’est en quelque sorte une nouvelle semence qui germe en nous et produit des fruits nouveaux. Il ne s’agit pas d’une quête de perfectionnisme, ni de puritanisme, d’intolérance ou d’intégrisme aveugle et stérile, mais d’une œuvre de la vie de Dieu qui s’accomplit en nous ! Alors oui Dieu a donné son fils, il l’a donné pour cela, en lui il a donné le meilleur de lui-même et c’est ce chemin-là qu’il nous propose un chemin de régénération de vie nouvelle, de nouvelle naissance qui se poursuivra jusque dans l’éternité. Amen Chant 49.15/1.2.3 : Tu es la joie de nos, journées 1. Tu es la joie de nos journées, Nos temps, Seigneur, sont dans ta main. Nous avançons dans ta clarté, Voyant, sans peur, venir demain. 2. Tu es fidèle à ton dessein, Malgré les vents et les marées. Pour te rejoindre un seul chemin : Jésus, ton Fils, ton bien-aimé. 3. Prenant le pain qui nous unit Et nous fait membres de son corps, Nous recevons de lui la vie Qui a déjà vaincu la mort. 4. Reste avec nous quand vient le soi

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