Nous célébrons aujourd'hui la fête de saint Jérôme (vers 347-420 après J.-C.). Il est principalement connu pour son travail essentiel de traduction de la Bible en latin, qui a donné naissance à ce que l'on appelle la Vulgate. Cette traduction est devenue la version standard de la Bible pour l'Église occidentale pendant des siècles, façonnant profondément la liturgie, la théologie et l'érudition chrétiennes. La maîtrise du latin, du grec et de l'hébreu par Jérôme lui a permis de travailler directement à partir des textes bibliques originaux, ce qui constituait une rare réussite scientifique à son époque. Mandaté par le pape Damase Ier, Jérôme a commencé à traduire les Évangiles en 382. Ses efforts visaient à créer une version plus précise et plus lisible des Écritures, en comblant le fossé linguistique et culturel entre les textes anciens et le monde chrétien de langue latine.
Dans les arts, saint Jérôme est généralement représenté dans deux contextes différents : soit comme un érudit dans son cabinet de travail, soit comme un ermite dans le désert. Dans le premier cas, il est représenté assis à un bureau, entouré de livres, de manuscrits et d'outils d'écriture, symbolisant ses immenses contributions intellectuelles, en particulier sa traduction latine de la Bible. La seconde représentation place Jérôme dans un environnement désertique, reflétant son mode de vie ascétique et sa retraite dans la solitude. Il y est souvent représenté portant des vêtements simples et en lambeaux, se frappant parfois la poitrine avec un rocher, symbole de ses pratiques de pénitence. Les deux images mettent en évidence son rôle unique de moine érudit : l'une se concentre sur son travail intellectuel au service de l'Église, tandis que l'autre souligne son isolement spirituel et son autodiscipline rigoureuse.
Antonello da Messina Saint Jérôme dans son étude, peint vers 1475, est un chef-d'œuvre de la Renaissance italienne. Le tableau représente Jérôme assis à son bureau dans un intérieur architectural grandiose et détaillé (remarquez la finesse du sol carrelé). Le cabinet de travail est méticuleusement représenté avec un mélange d'éléments gothiques et Renaissance, soulignant le rôle de Jérôme en tant qu'érudit. Entouré de livres, de manuscrits et d'objets naturels, Jérôme est plongé dans son travail, symbolisant son immense contribution à l'étude et à la traduction de la Bible. L'utilisation de la perspective attire le regard du spectateur vers le saint, encadré par un arc qui accentue la sérénité érudite de la scène. Les grands arcs fonctionnent presque comme des halos architecturaux autour du saint.
Une corniche sépare le spectateur de Saint Jérôme, offrant une frontière visible entre le monde réel et le monde peint. Elle est gardée par deux oiseaux : une perdrix, qui symbolise la vérité (on pensait qu'une perdrix reconnaissait toujours l'appel de sa mère) et un paon (qui symbolise l'immortalité - on pensait que leur chair ne se décomposait jamais).
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